Le blog de Julien Salingue - Docteur en Science politique
16 Novembre 2015
Si la question palestinienne demeure, plus de 65 ans après la création de l’État d’Israël, un enjeu géopolitique et diplomatique essentiel, tant à l’échelle internationale qu’à celle d’un Moyen-Orient en pleine déstabilisation, l’idée même d’une solution politique durable n’a jamais été aussi éloignée.
La faillite du processus d’Oslo a ainsi conduit nombre d’acteurs à substituer à la perspective d’une solution au « conflit » des politiques d’assistance destinées à atténuer les effets de l’occupation israélienne.
Le rôle des ONG au sein de ce dispositif est essentiel. Dans la mesure où elles contribuent à pallier les déficits du « processus de paix », elles sont un révélateur des tendances générales à l’œuvre dans les territoires occupés. Comment et pourquoi des structures militantes (années 1970-1980) sont devenues des prestataires de services ? Quelle est leur place au sein d’un pseudo-État, et quels sont leurs rapports complexes avec un appareil politico-administratif qui, à bien des égards, leur ressemble ?
Elles jouent ainsi un rôle fonctionnel essentiel dans l’offensive symbolique qui vise à transformer les Palestiniens, peuple avec des droits, en individus avec des besoins.
Julien Salingue, La Palestine des ONG : entre résistance et collaboration, Paris, La Fabrique, novembre 2015, 224 pages, 12 euros.